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Comment l’Etat veut enrayer la pénurie de médicaments

Elle était attendue depuis plusieurs mois. Après deux reports, conséquence de la valse des ministres Avenue de Ségur, la feuille de route pour 2024-2027, afin de « garantir la disponibilité des médicaments » et « assurer à plus long terme une souveraineté industrielle », a finalement été présentée par le gouvernement mercredi 21 février, lors d’une réunion rassemblant l’ensemble des acteurs de la filière.
Alors que les signalements de ruptures et de risques de ruptures d’approvisionnement enregistrés par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) ont augmenté de plus de 30 % en 2023, l’urgence d’enrayer ce phénomène en nette accélération ces dernières années se faisait sentir. Le plan antipénuries dévoilé par la ministre du travail et de la santé, Catherine Vautrin, avec le ministre délégué à la santé, Frédéric Valletoux, et son homologue à l’industrie, Roland Lescure, formule en ce sens une série de prescriptions à administrer sans attendre. « C’est insupportable pour un patient d’être obligé de faire plusieurs officines pour trouver son médicament », a insisté Catherine Vautrin.
La liste des médicaments dits « essentiels », présentée en juin 2023, qui regroupe à ce jour près de 450 produits considérés comme indispensables pour la santé des patients français, fera l’objet d’une attention particulière. La feuille de route prévoit ainsi d’accroître leur surveillance par l’ANSM pour prévenir toute indisponibilité de ces traitements, notamment en renforçant les remontées et l’analyse des informations fournies par les différents acteurs de la filière (laboratoires pharmaceutiques, grossistes-répartiteurs, pharmaciens…).
Jusqu’ici, ces données, éparpillées à différents niveaux de la filière, et pourtant cruciales pour mieux anticiper les signaux avant-coureurs d’une pénurie, restaient difficilement exploitables par le gendarme du médicament faute d’un système informatique consolidé. Cet accent mis sur la disponibilité et la transparence de l’information se traduit déjà au travers du plan hivernal, mis en place depuis septembre 2023, et destiné à prévenir et limiter les tensions sur certains traitements très consommés (antibiotiques, médicaments contre la fièvre, corticoïdes…) lors de cette période de l’année.
Le plan s’exercera à tous les maillons de la chaîne. Du côté des médecins, cela passera par un accès facilité aux bases de données des médicaments disponibles en temps réel. Mieux informés, les praticiens pourront éviter de prescrire un traitement en rupture d’approvisionnement et adapter leurs ordonnances en conséquence. Grâce à des listes d’équivalences élaborées par les autorités de santé, les pharmaciens pourront, quant à eux, plus facilement identifier le traitement alternatif à substituer pour le patient en cas de médicament manquant.
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